Résumé: Moulées dans l’obéissance et les mœurs ancestrales, les sociétés africaines se trouvent aujourd’hui déstabilisées par l’émergence de part et d’autre d’identités culturelles, religieuses, sociales et non traditionnelles. D’un côté, des groupuscules revendiquent une liberté de choix de mode de vie; de l’autre, des mouvements se dressent au péril de la stabilité politique et de la cohésion sociale contre cette prétendue liberté «essentiellement occidentalisée». Tandis que la diversité est revendiquée, la quête des valeurs communes et intrinsèques à l’Afrique devient omniprésente et explicite. Cette apparente confrontation montre l’urgence de réfléchir sur les contours d’une liberté qui ne figure expressément dans aucun texte national ou international de protection des droits humains. Dès lors, comment ressortir une conception juridique africaine de la liberté de choix de mode de vie susceptible de contribuer à la stabilité et au développement des Etats ? En retenant que la liberté de choix de mode de vie revient à se réaliser et réaliser la société, l’objectif principal de notre étude est double. Il s’agit d’abord pour nous de puiser aux sources des droits fondamentaux pour donner un contenu précis à la liberté de choix de mode de vie. Ensuite d’inciter les Etats africains à légiférer sur celle-ci. Pour y arriver, il serait utile de compléter la méthode exégétique avec les approches empirique, comparative et sociologique. La tâche, ardue dans la mesure où traiter de la liberté en soi n’est pas chose aisée, se complique quand il faut le faire pour une de celles qui comporte une bonne dose de sensibilité et de jugements de valeurs. Cependant, c’est le prix à payer pour dessiner de nouvelles bases juridiques aux institutions de l’Afrique de demain.
Mots-clés: liberté, libertés publiques, mode de vie, droits de l’homme, ordre public, développement, bonnes mœurs, limites, mondialisation, postmodernisme