Résumé: Le Cameroun est le seul pays de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) dont le profil juridico-culturel est complexe. Il est un pays qui dispose de deux sous-systèmes juridiques hérités de la France et de la Grande-Bretagne. Membre de l’OHADA, l’État camerounais a mis à la disposition de la partie anglophone une version traduite des Actes inspirés des lois du système romano-germanique. Or, la partie anglophone obéit à la common law, système juridique étranger à cette organisation. Le mouvement des avocats de la zone Anglophone en 2016 a attiré l’attention sur cette dichotomie juridique et ravivé le questionnement sur les relations terme-concept et sens-contexte. Le présent article vise l’examen des problèmes terminologiques, conceptuels et stylistiques dans la traduction des Actes uniformes de l’OHADA à partir des approches onomasiologiques et sémasiologiques. Il repose sur un cadre théorique éclectique qui mobilise la théorie relativiste, la théorie de l’action en traduction et l’approche interprétative en communication interculturelle. Le corpus bilingue exploité est composé des Actes uniformes de l’OHADA en français et de la version anglaise mise à la disposition du barreau anglophone. Il ressort que l’effectivité communicationnelle entre les deux sous-systèmes juridiques peut être menacée par les fondements ontologiques de chaque système et le caractère approprié de l’équivalence dynamique devrait se mesurer selon la compétence interculturelle et juridique du traducteur.
Mots clés: traduction juridique, OHADA, communication interculturelle, common law, Droit civil